Les femmes et les métiers numériques : vers l’égalité des chances
Dans les grands open spaces des entreprises technologiques ou les labos de recherche en intelligence artificielle, une constante frappe les esprits les moins avertis : la gent féminine y brille par son absence. Un constat aussi préoccupant qu’interpellant à l’heure où le numérique s’immisce dans les moindres rouages de nos vies.
Car oui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : à peine un quart des postes dans ce secteur en perpétuelle ébullition sont occupés par des femmes. Pis, elles ne représentent qu’une infime portion des emplois techniques, chasse gardée d’une élite masculine.
Loin d’être une fatalité, cette disparité révèle bien des freins systémiques à déconstruire. Des stéréotypes enracinés dès le plus jeune âge aux idées reçues tenaces sur la supposée inadaptation du sexe féminin à ces métiers, nombreux sont les obstacles qui font barrage aux ambitions les plus légitimes. Une démocratisation en profondeur de ces carrières d’avenir s’impose donc, au bénéfice de toute la société !
Des racines profondes dès l’orientation scolaire
À la source de cette aversion féminine pour les filières scientifiques et numériques, on retrouve en premier lieu un terreau propice aux stéréotypes de genre les plus ancrés. Dès le plus jeune âge, les jeunes filles semblent inconsciemment détournées de ces voies d’études, réputées trop techniques, complexes et donc réservées aux garçons.
Un préjugé que les chiffres accablants ne font que renforcer : en 2021, à peine 13,7% des lycéennes optaient pour un enseignement en Numérique et Sciences de l’informatique, perdues dans une masse d’orientations plus « féminines » comme la Littérature. Un désamour transversal qui puise ses racines dans le poids du conditionnement sociétal.
Et le terreau familial n’aide guère à inverser la tendance ! D’après l’Ipsos, seuls 33% des parents encourageraient leurs filles vers ces filières pourtant promises aux plus beaux avenirs professionnels. Chez les garçons en revanche, ce chiffre monte à 61%… Preuve que l’influence parentale reste un frein majeur à déraciner.
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Briser les freins et les idées reçues
Au rang des préjugés persistants, celui du métier « trop technique » pour les femmes se hisse au premier rang des idées reçues les plus tenaces. Comme si le brillant esprit féminin serait naturellement inapte aux joies du code, du chiffrement ou des mathématiques appliquées !
Un sombre héritage d’une époque révolue que rien ne vient pourtant justifier aujourd’hui. À commencer par les perspectives de carrière pour les diplômées dans ces domaines, réputées parmi les plus lucratives du marché de l’emploi. 82% des lycéens interrogés par l’Ipsos confirment d’ailleurs considérer le numérique comme un eldorado aux rémunérations alléchantes. Un avis que partagent bien peu de jeunes filles pourtant…
Mais alors, comment déconstruire ces aprioris et susciter enfin des vocations ? La réponse réside peut-être dans une sensibilisation accrue, dès le plus jeune âge, au vaste univers des métiers du code et aux incroyables opportunités qu’ils offrent aux passionnés des deux sexes. Faire découvrir les coulisses un brin mystérieuses de ces métiers high-tech le plus tôt possible : un levier pour ciseler l’image d’un secteur enfin accessible et enthousiasmant.
Promouvoir l’égalité pour répondre aux défis
Mais au-delà même des simples enjeux de démocratisation et d’équité, la féminisation du secteur numérique apparaît désormais comme une nécessité économique incontournable. En cause ? Une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et de talents qui menace la croissance de toute une filière.
Dans un contexte de plein-emploi, difficile en effet pour les entreprises high-tech de dénicher les profils techniques tant convoités. Développeurs, ingénieurs data, experts en cybersécurité… Les meilleurs profils se font de plus en plus rares à mesurer que la demande explose. Une hémorragie à juguler au plus vite, faute de quoi l’innovation pourrait bien marquer le pas.
Mais le défi de la mixité dépasse le seul cadre des ressources humaines. En donnant la parole aux femmes dans la conception, on s’assure aussi de ne pas reproduire certains biais néfastes qui émaillent l’histoire des nouvelles technologies. De l’assistant vocal qui peine à reconnaître les voix féminines à l’ingénierie des crash-tests automobile pensée d’un seul prisme masculin : laisser les hommes seuls aux manettes reviendrait à bâtir un monde à leur seule image.
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L’heure de la discrimination positive ?
Plus de tergiversations désormais ! Face à l’ampleur des défis qui se dressent, il est urgent d’accélérer la cadence. Exit les demi-mesures et autres effets d’annonce, place aux actions fortes et à la volonté d’impulser un réel changement de paradigme.
Faut-il pour cela en passer par des quotas de recrutement ou autres mesures de discrimination positive temporaire ? La question, sujette à bien des crispations, mérite d’être posée. Car seule une poigne de fer permettra de redresser la barre et d’insuffler un vent neuf d’opportunités pour toutes et tous.
Entreprises en quête de jeunes pépites, pouvoirs publics mobilisés pour une éducation à l’égalité dès le berceau, tous les acteurs sont désormais priés d’entrer en scène. La féminisation des métiers du numérique n’est plus un vœu pieux, mais une urgence sociétale, économique et éthique pour préparer l’avenir !
La voie royale vers un numérique enfin inclusif
En définitive, l’heure est venue de rompre les vieilles cloisons mentales. Que l’on soit une entreprise ambitieuse, une start-up visionnaire ou une institution publique engagée, l’avenir du numérique passera immanquablement par la voie royale de l’inclusion.
En ouvrant grand les portes aux talents de demain, quel que soit leur genre, nos sociétés jetteront les bases d’une véritable révolution. Démocratiser l’accès aux métiers du code et des algorithmes, assurer leur représentativité dans la conception de nos technologies de rupture : un impératif catégorique à porter comme le nouvel étendard de notre modernité retrouvée !